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Les Contraintes Psychologiques

« Dans une situation de stress, les individus ont des réactions qu’ils n’auraient jamais dans la vie de tous les jours » explique Elisabeth Rosnet du Laboratoire de psychologie appliquée Stress et Société.

En clair, le problème du comportement humain, c’est son imprévisibilité.

 

Elisabeth Rosnet, psychologue

Les conséquences subies par les spationautes ne sont pas seulement physiques, elles sont également psychologiques. Les membres de l’équipage se retrouvent confinés dans un espace réduit, isolés à des centaines de millions de kilomètres de la Terre et ils doivent réaliser des travaux risqués pour leur mission, effectuer de complexes réparations, garder leur sang froid face à n’importe quel imprévu, etc… Ils doivent faire face à une aventure des plus périlleuses.

Comment rester sain d’esprit dans une situation pareille ?

Les modifications dans l’environnement entrainent des modifications dans le comportement de l’Homme. On retrouve quelques facteurs que vont varier et qui vont altérer le mode de vie des astronautes.

Par exemple l'isolement est un des principaux facteurs de souffrances mentales chez les astronautes. Ils sont coupés du monde, loin de leurs familles et de leurs proches pendant de longues semaines. Même s’ils communiquent avec eux, l’absence physique se fait sentir. Il faut voir se problème amplifié s’il faut que des cosmonautes vivent de très longues périodes de temps dans l’espace. Il faudrait peut-être penser à faire de la place dans l’habitat aux familles si l’on veut vivre de façon indéfinie. Dans les conditions actuelles, il faudrait entraîner toute la famille pour aller dans l’espace, ce qui impliquerait de nombreuses contraintes comme scolariser les enfants par exemple.

Un astronaute seul dans le vide

Il y a différents troubles qui sont tout d'abord physiques,  comme le sommeil des astronautes qui est perturbé, des maux de tête plus ou moins importants apparaissent et ils ressentent de la fatigue. Les coupables peuvent être les radiations, qui peuvent provoquer des troubles du sommeil ou encore toucher nerveusement l’individu. Ces petits problèmes de santé, combinés et prolongés dans le temps, ont un dur impact sur le mental des astronautes et leurs capacités de travail seront réduites. Cela a parfois pour conséquence de rendre l’individu irritable, ce qui peut nuire à l’entente globale du groupe et perturber la coopération nécessaire pour effectuer des tâches mécaniques ou autres.

  

Astronaute dormant dans L'ISS

Photographie d'un astronaute aidant un autre

Aucune agence spatiale ne fait vraiment de publicité pour relater les petits accidents liés au stress ou à l'ennui qui peut survenir là­ haut lorsque l'espace est confiné et que l'on doit supporter les attitudes provocantes, prétentieuses, stupides ou enfantines des collègues.

 

Mais on connaît des situations inhabituelles: des prises de main à bord de Mir le jour de l'An, une Canadienne s'est plainte d'avoir été embrassée de force par un Russe et un Japonais a demandé à quitter le vaisseau car il ne supportait plus le bruit.

 

Chaque personnalité est différente, donc leur humeur est aussi différente et de petits conflits peuvent éclater entre les membres de l'équipage. C'est là que la cohésion du groupe est indispensable. Le problème principal serait que les astronautes puissent laisser tomber un de leurs collègues dans une certaine dépression et qu'il se renferme sur lui-même. Ceci pourrait entraîner des conflits encore plus graves et l'apparition possible d'une certaine violence entre les astronautes. La performance de ce membre dépressif et de tout l'équipage serait gravement atteinte et la mission ne pourrait pas se réaliser correctement.

 

C’est pour cela, que si l’on veut vivre de façon indéfinie dans l’espace, il faudrait prévoir ces situations en offrant une certaine formation psychologique à l'équipage ou même d’emmener un psychologue avec eux.

 

Les cosmonautes ont sur Terre des modes de vies différents les uns des autres, ils ont reçu des éducations différentes et peuvent avoir des cultures et des idéologies très différentes. Il y aurait donc des difficultés provenant en partie de l'hétérogénéité du groupe qui devrait apprendre à vivre ensemble malgré leurs différences. Dans l’espace, l’équipe de la mission devra éliminer donc toute trace de compétition et rester solidaire et soudée. Chacun des membres de l’équipe devra de plus avoir un espace qui lui est réservé pour entretenir un minimum de vie privée et d’intimité pour ne pas voir monter la pression dans l’équipage, ce qui peut avoir des conséquences catastrophiques pour la mission. C’est pourquoi avant toute mission, les membres de l’équipage vont devoir se connaître, créer des liens entre eux et établir des affinités.

 

De plus, l'abstinence sexuelle reste un problème qui peut entraîner une certaine frustration chez l'équipage.

 

Chacun a un seuil à partir duquel il se retrouve toujours sur les nerfs, angoissé, en colère. Les astronautes sont également choisis en fonction de leur capacité à gérer ces situations de stress.

Il faut rajouter le facteur ennui, qui est un risque majeur lors de longs vols spatiaux.

La bonne entente entre membres de l’équipage est menacée par un environnement sans changement et où la monotonie s’installe peu à peu. Mais cette monotonie a également des conséquences plus importantes pour les cosmonautes. Elle peut provoquer des problèmes de mémoire et de concentration, ce qui influence négativement la réalisation des taches de la mission. De plus, des études effectuées en milieux clos montrent qu’après 30 jours, d’autres troubles se manifestent. L’individu souffre d’une baisse d’énergie notoire, une diminution des capacités intellectuelles, une baisse de productivité, une irritabilité importante, et des états pouvant aller de la simple fatigue à l’état dépressif. La sélection des candidats est donc une étape très importante pour éviter des problèmes dans le futur. Avant toute mission l’équipage non seulement est sélectionné pour ses capacités physiques et intellectuelles, mais aussi pour son profil psychologique et social.

 

La NASA avait considéré qu'il fallait bombarder les astronautes de travail de peur qu'ils ne s'ennuient ou subissent un stress dû à l'isolement et l'enfermement :"Suivant notre système, raconta un chef de vol, nous ne devions pas leur laisser une minute de répit". Evidemment cela n'a pas duré longtemps. En février 1974 les contrôleurs de Houston envoyèrent 2 mètres d'instructions àl'équipage de Skylab 4 constitué de 3 astronautes, et certaines instructions devaient se dérouler pendant les repas. C'en était trop pour le commandant Gerard P. Carr qui annonça aux contrôleurs que l'équipage était en grève ! Il prendrait le temps de se détendre et d'agir comme bon lui semble. Ils profiteraient pour regarder par les hublots et prendre des photos. Les contrôleursde mission se rendirent compte de que le temps de repos était "nécessaire" et "inaliénable". La NASA a bien compris la leçon mais continue malgré tout de surveiller le rythme de travail de ses employés.Selon l'astronaute américain Andrew Thomas qui vécut à bord de Mir, si vous laissez les gens oisifs dans un espace confiné il ne faudra pas deux jours pour que le stress s'installe. Sachant cela les astronautes se prennent en charge, s'organisent et effectuent des rotations afin que chacun dispose de temps libre, et tout marche très bien comme ça.

 

Astronaute Travaillant

Représentation Graphique de la Claustrophobie

Les astronautes vivent à l’étroit dans leur navette spatiale L’équipage ne dispose que de quelques mètres carrés en superficie pour se mouvoir: en moyenne 9 à 12 m² pour 3 passagers. De plus, le matériel scientifique et d’autres prennent une place considérable. Il ne faut pas donc pas être claustrophobe, ni craindre la promiscuité.

 

De nombreuses heures en espace réduit sont donc nécessaires pour s’habituer à cette nouvelle façon de vivre. Pour se familiariser avec leur espace, les astronautes s'immergent dans des simulateurs, copies conformes de leur futur lieu de vie. 

Les astronautes ont des journées très remplies lorsqu'ils séjournent dans l'espace. Chaque moment de la journée est planifié, y compris le temps consacré au sommeil, aux ménages et aux repas. À cause des horaires chargés et du stress psychologique provoqué par le travail, on doit prendre soin de ne pas surmener les membres d'équipage. Tous les efforts sont déployés pour s'assurer que la journée de travail d'un astronaute ne dépasse pas 8,5 heures, afin de lui laisser suffisamment de temps pour faire des exercices, manger et se relaxer un peu avant la période de sommeil et pendant les fins de semaine, comme l'indique l'horaire quotidien. Ce type d'horaire est beaucoup trop exigeant pour les astronautes qui participent à des missions de longue durée comme celles effectuées à bord de l’ISS.

   De façon générale, les membres des équipages Expédition séjournent à bord de l'ISS pendant au moins trois mois. Leur semaine de travail est constituée de cinq jours de travail et de deux jours de repos afin d'imiter le plus possible la routine qu'ils avaient sur Terre. Pendant les fins de semaine, les astronautes ont tout le temps voulu pour se reposer, pour communiquer avec leurs amis et les membres de leur famille, s'adonner à leurs passe-temps favoris, admirer la Terre et les étoiles à travers les hublots, et pour consacrer quelques heures à l'entretien ménager. Ils peuvent également regarder un nombre impressionnant de levers et de couchers du Soleil puisqu'il y en a 16 toutes les 24 heures.

 

Astronautes se reposant à bord de l'ISS

Les astronautes sont soumis à beacoup de stress, et n'importe quel erreur peut leur coûter la vie. C'est pour cela qu'ils doivent travailler en équipe et bien s'adapter à leur nouveau environnement.

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